En sanskrit yoga-nidrâ signifie yoga du sommeil. Yoga c’est l’union, l’union de la conscience et de l’énergie, du visible et de l’invisible.
Le sommeil c’est l’inconscient. Le yoga c’est la prise de conscience, la clarté, la lucidité, l’observation de ce qui échappe à l’attention ordinaire.
Yoga-nidrâ c’est donc l’infiltration , la pénétration de la conscience dans cette zone obscure, opaque, inerte qu’est le sommeil.
Dans le yoga classique yoga-nidrâ n’existe pas, c’est une « technique » purement tantrique, une technique à part, en marge, et qui pourtant demande une grande habitude du prânâyâma, de la concentration et surtout de la méditation.
D’une certaine façon, yoga-nidrâ se situe à un niveau élevé dans la « hiérarchie » tantrique. Autrement dit on ne peut réellement en faire avec bénéfice qu’au bout de quelques années de yoga.
Etrange, n’est-ce pas ?
La relaxation est une méthode, un objectif, préalable à toute pratique, soit-elle sportive, mentale ou spirituelle. En effet on n’imagine pas de travailler sur son corps, son souffle et ses pensées sans s’être défait des tensions personnelles ou du stress ambiant.
Normal, n’est-ce pas ?
Si on suit le fil conducteur, yoga-nidrâ et relaxation ne seraient pas la même chose. Alors, pour situer clairement l’un et l’autre, déterminons avec précision qui ils sont respectivement. Ensuite pourrons-nous peut être faire une synthèse.
Yoga-nidrâ : scénario pour une continuité de conscience
L’objectif de yoga-nidra est d’investir consciemment le sommeil. Bon an mal an, nous dormons en moyenne huit heures par nuit, soit un tiers de notre vie.
Un tiers dans lequel nous sommes inconscient de ce qui se passe, de qui nous sommes et de ce que nous faisons.
Un tiers de black-out, de torpeur, d’oubli. Imaginez, sur quatre-vingt cinq années de vie cela représente presque vingt cinq ans !
Vingt cinq ans durant lesquels nous n’avons été conscient de rien, ou presque, hormis quelques éclairs dans les rêves !
Pas même de quoi produire de la lumière pour un quart d’heure en quatre vingt cinq ans !
Comprenez que ce soit intolérable pour un yogi en quête de conscience, et pour un être humain pas trop abruti.